samedi 12 janvier 2013

Déclaration de Bouge toit suite au communiqué du préfet


daté du 9 janvier faisant le « point sur la situation de l'école désaffectée Jeanne Hachette » 

Dans le contexte extrêmement tendu créé par la décision intempestive du maire de Perpignan d'ordonner l'évacuation de l'école Jeanne hachette, nous apprécions plutôt positivement le communiqué du préfet.

Cette appréciation ne nous dispense pas d'en faire une lecture critique.

Nous tenons à affirmer que ce ne sont pas les familles sans papiers- qui ont « squatté » le bâtiment incriminé mais qu'elles y ont été mises à l'abri par notre association. Contrairement à ce qu'affirme le communiqué ces familles n'ont pas « commis l'infraction d'occuper un bâtiment sans droit ni titre ». C'est notre association, curieusement non évoquée dans le communiqué du préfet, qui en a pris la responsabilité et qui l'assume. C'est après avoir épuisé toutes les démarches en direction des autorités préfectorales et des institution départementales responsables à des degrés divers de l'hébergement d'urgence et / ou du logement social, que nous avons dû nous résoudre à occuper le 5 février 2011 l'ancienne école Jeanne hachette puis le 5 mai 2012 l'ancienne DDE sise au 142 avenue du Languedoc, propriété du Conseil général ;. Aujourd'hui force est de constater que nous avons eu le courage d'anticiper dans les actes les récentes déclaration de la ministre du Logement concernant les réquisitions de locaux vides.
Dans le communiqué du préfet l'appel à terme à l'intervention de la force publique est nettement indiqué. Pour autant, celui-ci juge qu'il s'agit d'une « affaire complexe » et qu'il convient de la « traiter avec méthode ». 
Il n'est pas indifférent que le préfet n'envisage le concours de la force publique que lorsque la décision judiciaire sera notifiée. Cette condition, si elle devait être, comme nous l'espérons, strictement appliquée, nous laisse un délai pour assurer la défense des familles grâce à un avocat en faisant appel à l'aide juridictionnelle et pour organiser notre propre défense. 

Au total, nous évaluons bien la prudence sémantique de ce passage du communiqué d'autant qu'il est précisé que deux préalables devront être vérifiés

1- sur l'examen des situations des familles, aussi bien pour les 3 ayant des enfants scolarisés , que celle sans enfants, nous renvoyons à l'exigence de la régularisation de toutes les personnes telle qu'elle est formulée par les associations qui les défendent, Asti, Cimade et par le RESF.

2- pour ce qui est de l'hébergement de ces 4 familles, nous sommes sensibles au fait que le préfet évoque la « possibilité de l'hébergement d'urgence en s'engageant à accorder son concours à la direction départementale de la cohésion sociale » (DDCS) . Certes la formulation est restrictive : il n'est question que d'accueillir «à titre temporaire », des familles qui n'ont pas « vocation à rejoindre immédiatement leur pays d'origine » (alors que, dans les faits, il est impossible de les renvoyer). Nous estimons cependant que les termes du communiqué constituent une avancée. C'est la raison pour laquelle nous avons donné mandat à notre avocat pour proposer au préfet qu'il organise une réunion entre des représentants de Bouge toit, les services de la préfecture, ceux de la ville de Perpignan et ceux de la DDCS. 

11 janvier 2013

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